MD: Bonjour Nina, peux tu nous en dire un peu plus sur toi et ton parcours, et ce que tu fais aujourd’hui ?

NV: “Bonjour Marie. Bien sûr. En quelques mots, j’ai étudié la Bio parce qu’il n’y a rien de plus intéressant que le décryptage de ce qui fait la vie, et forte d’un diplôme d’ingénieure agro spécialisée en nutrition, je suis tombée, un peu par hasard, dans un premier poste comme ingénieure commerciale dans une société de distribution d’ingrédients nutritionnels. Là, j’ai rencontré les probiotiques de Probiotical – et l’équipe ! – et l’histoire d’amour a commencé. C’était il y a 10 ans, depuis j’ai aussi passé 6 ans à développer le marché européen et le content marketing de Probiotical en Italie, puis depuis 2 ans je suis revenue en France comme directrice commerciale et marketing chez TargEDys, où nous proposons les premiers probiotiques de précision du marché.

MD: Comment es-tu tombée dans le microbiome, qu’est ce qui fait que le sujet t’as interessé ?

NV: “Une première étape a été en prépa, quand mon formidable prof de bio Bruno Anselme a dit que nous vivions dans un monde de bactéries, et que j’ai pris la mesure de ce qu’il voulait dire.

Ensuite, quand j’ai commencé à connaitre les probiotiques, leurs pouvoirs, et ce qu’ils remettaient en cause sur ce que j’avais appris de la santé humaine et de la nutrition. Ca m’a frappée de penser que les aliments et médicaments arrivent d’abord aux bactéries du microbiote, et ce que nous en absorbons dépend donc en fait de leur métabolisme à elles.

Nous avions tant d’espoir lorsque nous avons décrypté le génome humain – mais en fait nous avons presque 200 fois plus de génome microbien en nous, et celui-ci est modulable ! Ça nous donne à la fois le pouvoir et la responsabilité de prendre soin de la symbiose qui est en nous.

MD: Tu te définis comme Probiologiste, un terme que j’adore. Peux tu nous en dire un peu plus ?

NV: “Hahaha ! Je me suis auto-proclamée probiologiste parce que je suis une passionnée de la science des probiotiques. Mon vrai titre, c’est directrice commerciale. Ce que j’aime le plus, c’est mobiliser les microbes, eux qui ont inventé toutes les réactions chimiques et biologiques possibles sur cette terre, à ce qui est vraiment important. La santé humaine, la protection de l’environnement et de la biodiversité…

MD: Comme tu le sais j’adore ta newsletter, tu es vraiment toujours la première au courant des avancées de la science en microbiome. Quel est le sujet qui te passionne le plus en ce moment, ou la dernière chose qui t’as surprise ?

NV: “Merci beaucoup ! En ce moment je lis The Tangled Tree de Quammen, et un truc fascinant, c’est comment la microbiologie remet en cause nos notions de l’évolution, et de notre place dans l’arbre de la vie. Nous sommes des écosystèmes non seulement parce que nous avons ces trilliards de bactéries dans et sur nous, mais aussi parce que dans le cœur de nos propres cellules, nous sommes bactériens par origine. L’évolution n’a pas la forme d’un arbre bien rangé qui ne fait que diverger, c’est un réseau, les branches divergent et convergent dans un joyeux bazar, créant des divergences majeures comme celles qui ont permis aux animaux et aux plantes d’émerger, et des dynamiques d’évolution ultra-rapide quand ce sont les microbes qui se passent des gènes en-veux-tu en-voilà. Tout ça a des impacts très importants pour la civilisation humaine, sur l’émergence si rapide de l’antibiorésistance, et sur la réalisation qu’il n’y a pas d’individu ni même d’espèces séparés, mais des écosystèmes tous liés entre eux.

MD: Chez Gallinée on aime bien manger. Quel est ton adresse préférée en France pour un bon repas ?

NV: “Chez ma meilleure amie !